Je ne sais pas pourquoi la phrase, écrite par l’écrivain voyageur Gilles Lapouge, me met dans un état proche de l’Ohio !
La phrase ?
Un voyage n’existe qu’à partir du moment où on le convertit en encre.
Et aussi : Tout voyage, y compris dans les terres inconnues, n’est que le souvenir d’une terre ancienne.
J’adore votre écriture monsieur Lapouge !
Dans votre livre L’encre du voyageur, vous osez déclarer qu’un explorateur ne marche jamais que dans les encres des explorateurs qui vous ont précédé.
J’admire aussi votre culture monsieur Lapouge !
Bien sûr, écrivez-vous, dès qu’une plume les a déposées sur un parchemin, un vélin ou un hollande, elles commencent à faire du bruit, mais celui-ci est tout d’abord tout petit et mal compréhensible.
Pour que les discours de l’encre soient audibles, il faut que des siècles, des millénaires parfois, les infusent. La preuve : la bibliothèque d’Alexandrie, incendiée trois fois est bien plus riche que la bibliothèque François Mitterrand.
Ce phénomène était connu des copistes médiévaux qui le nommaient la patience de l’encre.
La patience de l’encre ! Ah ! Que c’est beau !