Le miroir du monstre

LéviathanMystère et gardien du mystère

Venu des profondeurs, marines ou souterraines, le monstre incarne la transgression d’un ordre.

Mutant, il enseigne que toute évolution implique le passage par une phase monstrueuse.

Figure du désordre, il annonce la mort de l’ordre ancien et l’avénement d’un ordre nouveau.

Obstacle infranchissable, il indique la présence d’un ailleurs symbolisé par un trésor dont il défend l’accès.

Vaincre le monstre, c’est se vaincre soi

Il y a dans le monstre ambivalence entre bien et mal : symbole des puissances matérielles et passage obligé vers le règne de l’esprit. Ainsi en est-il du Léviathan, roi de tous les enfants d’orgueil (Livre de Job).

Métaphore de nos ambitions, le Léviathan dort au fond de la mer comme la tentation au fond de nos consciences. La manière dont le héros triomphera de lui est révélatrice de la civilisation qui le produit.

Dans le tableau ci-dessus, Piero Di Cosimo a mis en scène Persée, offrant de sauver Andromède, une jeune vierge offerte en sacrifice à Poséidon pour calmer sa colère. Il en va différemment de Job qui triomphe de l’épreuve en refusant d’affronter le Léviathan et en s’humiliant devant Dieu.

Ce qui nous apprend ceci : les monstres sont des miroirs et la vérité qu’ils détiennent dépend de la nature de leur adversaire. 

Jean-François Guillou, Les Grands Classiques de la Peinture, 1995, Edition Solar.

 

〉La graphothérapie symbolique à L’Atelier des M.O.T.S.